SAINT-THOMAS-DE-CONAC : 30 ANS QU’ELLE N’AVAIT PAS VU LE LOUP !

Le 20 novembre dernier, plusieurs témoins affirmaient avoir aperçu un loup se déplaçant dans la commune de Saint-Thomas-de-Conac. Certains d’entre eux sont même parvenus à le photographier et leurs clichés ont largement été relayés par plusieurs médias locaux et nationaux. Dès le lendemain, un communiqué de la préfecture de Charente-Maritime confirmait qu’il s’agissait bien d’un loup gris.

Si l’on était depuis sans nouvelle de l’animal, il semblerait que ce dernier soit réapparu hier matin, dans le jardin d’une Saint-Thomacaise. Alors que Françoise profitait de ce dimanche matin pluvieux pour enlever les quelques toiles d’araignées de sa maison à l’aide d’un long plumeau télescopique, elle commença à avoir très faim. Elle se dirigea alors vers sa cuisine où son fils Laurent, s’affairait à la préparation du déjeuner et attaquait la confection d’un tiramisu. Ce quarantenaire, ancien jeune trader ambitieux travaillant dans une grosse compagnie internationale était revenu s’installer chez sa mère à la suite de la perte de son emploi il y a quelques années. Quand il aperçut sa mère, il l’invita à l’aider et lui proposa de battre les oeufs. Françoise s’exécuta et alors qu’elle agitait son fouet, son regard se porta vers la fenêtre de la cuisine.

C’est là qu’elle l’aperçut. Le loup était là, au fond du jardin, juste à côté des rosiers. Aussitôt, elle demanda à son fils de s’approcher discrètement. Il laissa alors tomber son biscuit qu’il était en train de tremper dans le café et s’avança vers la fenêtre lentement et sans bruit pour ne pas effrayer l’animal. Françoise était émue, cela faisait 30 ans qu’elle ne l’avait pas vu. La dernière fois, elle s’en souvient parfaitement, c’était au zoo de La Palmyre où elle avait emmené Laurent par un bel après-midi de printemps. Le souvenir était d’autant plus marquant pour la septuagénaire puisque que quelques jours plus tard, elle apprenait la disparition de son mari.

Ce dernier, un marin expérimenté, partait chaque semaine pêcher en haute mer. Cette journée-là, une terrible tempête avait été annoncée mais, le navigateur obstiné qu’il était ne tînt pas compte des avertissements des autres marins, il mît le cap vers le large et se dirigea tout droit vers l’inévitable péril. On ne revît jamais le mari de Françoise et sa disparition fît grand bruit sur les bords de l’estuaire tant il était une figure emblématique et adulée. Dans la région, tout monde connaissait ce matelot intrépide qui ne se refusait jamais à raconter ses nombreux exploits à tous ceux qui voulaient bien les entendre. Cette apparition du loup rappelait à Françoise un passé lointain et agréable. Avec son fils, ils purent contempler l’animal quelques minutes avant que celui-ci ne s’éloigne et disparaisse dans les vignes avoisinantes.

Dans le village, beaucoup d’habitants peinent à croire en ces apparitions de l’animal. N’étant que très peu à l’avoir vu, ils restent assez sceptiques face à l’histoire de Françoise, d’autant plus que par le passé, on lui a souvent reproché de donner l’alerte pour un oui ou pour un non. Si cette dernière n’a pas pu apporter la preuve de sa rencontre avec le loup, son récit aura au moins eu le mérite d’alimenter les très nombreuses discutions sur le sujet.

Tout porte à croire qu’il y a de bonnes chances que les habitants de Saint-Thomas-de-Conac revoient le loup très prochainement car si le dicton dit vrai, quand on parle du loup, on en voit la queue.

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Jeu : Certaines tournures de phrases dans ce texte auraient pu être remplacées par des expressions contenant le mot « loup », saurez-vous les retrouver ? Faites-nous savoir en commentaire combien vous en avez trouvé.