SCOLAIRE : C’EST CONFIRMÉ, LES COLLÉGIENS SAINTONGEAIS N’AIMENT PAS LES MATHES
Éric est professeur de mathématiques au collège Jules Ferry de Gémozac depuis maintenant 6 ans. Depuis le premier jour du confinement, il n’a jamais cessé de croire que la probabilité de finir l’année scolaire était très élevée. Conscient de l’impact que les longues semaines passées à la maison auront pu avoir sur ses élèves, il eut l’idée d’organiser une sortie scolaire d’une journée sur la commune Des Mathes.
Au programme : visite de l’incontournable Zoo de la Palmyre, promenade et pique-nique dans la forêt domaniale de la Coubre et après-midi sur une des plages de la Baie de Bonne Anse. Son initiative est validée par le principal du collège et l’information est transmise aux élèves. Toutefois, plus de deux semaines après, pas un seul collégien n’a souhaité s’inscrire pour participer à cette excursion.
Éric s’avoue très étonné par ces réactions. « Je pensais qu’après les évènements vecteurs de stress de ces derniers mois, les élèves auraient été emballés à l’idée de prendre de la distance avec le nombre invariable de cours qu’on leur demande de suivre. Je me souviens qu’une fois, un collègue plus âgé m’avait dit qu’il avait lui aussi rencontré ce problème quand il avait voulu emmener sa classe Aux Mathes mais je pensais qu’il s’agissait d’une exception. » nous confie-t-il navré.
Désireux d’en savoir plus, nous avons donc contacté cet ancien collègue d’Éric. Michel, fraichement retraité, était professeur au collège Emile Combes de Pons. Selon lui, cette aversion des collégiens saintongeais pour les Mathes ne date pas d’hier. « En 1994, j’avais voulu organiser une sortie là-bas avec un programme assez similaire. J’ai finalement dû l’annuler puisqu’un seul élève avait souhaité participer. » se remémore Michel. « Je pense que le fait que Les Mathes ait aussi peu de succès auprès des élèves est le résultat d’un ensemble de facteurs mais c’est un problème que je n’ai toujours pas réussi à résoudre. » ajoute-t-il acerbe.
En somme, il s’agit d’une réaction surprenante de la part des collégiens puisque, après cette période durant laquelle les problèmes se sont multipliés, cette sortie aux Mathes leur aurait permis de prendre la tangente et de se soustraire, le temps d’une journée, à la morosité ambiante qui divise les Français.