RÉAUX-SUR-TRÈFLE : LE RÉVEIL DES INDÉPENDANTISTES TAVERNOLAIS

Basse Saintonge

Depuis quelques semaines, le nord-ouest de la ville de Réaux-sur-Trèfle est le théâtre d’évènements inattendus. Chaque soir vers 20h15, une fois que les applaudissements destinés au personnel soignant se sont tus, une clameur inquiétante monte vers le bourg en provenance de l’ancienne commune de Saint-Maurice-de-Tavernole. On peut distinctement entendre ce même slogan prononcé encore et encore : « Moings, Moings, Moings ! Moins de Réaulais ! ».

Cette vague de contestations prenant en grippe les habitants de Réaux et de Moings s’est assez largement amplifiée ces dernières semaines. Tout a commencé fin mars quand un communiqué placardé partout en ville annonçait la création du FLT pour « Front de Libération Tavernolais ». Dans le texte, les instigateurs de ce mouvement séparatiste demandaient l’abrogation de l’arrêté du 1er janvier 2016 qui a acté la fusion des trois communes et réclamaient l’indépendance de Saint-Maurice-de-Tavernole.

A Réaux-sur-Trèfle, la création de cette mouvance ultra-communaliste étonne bon nombre d’habitants. En effet, depuis 4 ans, la cohabitation se faisait sans accroc et même dans une certaine harmonie. Pour pérenniser l’union des trois communes, la mairie avait multiplié les efforts en organisant notamment plusieurs évènements tels que la randonnée des Trois Clochers. Toutefois, il semblerait que cela n’ait pas suffi à calmer certaines rancœurs tenaces.

Le FLT a annoncé qu’une manifestation était déjà prévue pour le 12 mai. Le cortège partira de l’ancienne mairie de Saint-Maurice pour rejoindre celle de Réaux-sur-Trèfle. Interrogés sur leurs motivations, les indépendantistes, encagoulés et répondant tous au nom de Maurice, égrainent leurs arguments : « Les gens de Réaux, ils ont toujours tendance à s’auréoler de toutes les réussites de la commune ! » grommèle Maurice, un des leaders. « Et puis je ne vous parle même pas des Moinseaux ! On n’a jamais vu des gens qui portaient si mal leur nom ! » surenchérit un second Maurice d’un ton cassant. « Vous remarquerez que sur le Trèfle, il y a plus de courant à Moings et à Réaux qu’à Saint Maurice qui est un peu plus en aval. C’est pas étonnant ! C’est simplement qu’il se dépêche d’arriver chez nous et on le comprend ! » conclut une troisième Maurice, un peu plus trapue que les autres.

Plusieurs célèbres groupuscules indépendantistes hexagonaux ont déjà fait savoir qu’ils apportaient leur soutien à cette initiative tavernolaise. Il ne reste plus aux Réaulais qu’à espérer que ces querelles de clochers ne se corsent pas trop au risque que cette histoire leur colle aux basques encore un bon moment.