ARTISANAT : REPRISE PROGRAMMÉE POUR LE TAILLEUR DE PIPES A GENOUILLÉ
Tout le monde artisanal se prépare pour le 11 mai afin que la reprise des activités se fasse dans un cadre sanitaire idéal pour les travailleurs et les clients. Cette préparation amène des problématiques logistiques mais également économiques pour certains artisans puisqu’ils sont dans l’obligation d’investir pour reprendre leurs activités dans des conditions optimales.
Nous avons rencontré Arthur, 69 ans, tailleur de pipes à Genouillé, village de 800 âmes au nord-est de Rochefort. Arthur lutte tous les jours depuis le début du confinement pour essayer de rouvrir son commerce le plus rapidement possible. « Je pourrais déjà être à la retraite mais je taille des pipes par passion. Avec mon âge, cette épidémie est dangereuse et donc je ne veux pas prendre de risques pour ma santé. J’étudie des possibilités d’agencement du magasin tous les jours » nous confie-t-il.
Arthur est confiné chez lui avec son fils Mathieu de 42 ans, justement en train de tailler une pipe au moment où nous le rencontrons. « Nous avons toujours vécu ensemble depuis le divorce de mes parents. J’ai appris son métier avec beaucoup de plaisir, mon père n’est pas avide de conseils, même s’il est vrai que parfois, il a un peu tendance à me pomper » ironise Mathieu.
Dans sa boutique « Une pipe à Genouillé », Arthur vend une marchandise diversifiée. « Nous produisons l’intégralité de la pipe, partant de l’ébauchon [NDLR : morceau de bois] en passant par le perçage de la tige et jusqu’au polissage. Nous taillons des pipes dans différents types de bois, mais aussi en ivoire. On peut faire une petite gâterie à nos clients en ajoutant leur prénom ou un motif également » nous explique Arthur.
Aujourd’hui, le fabriquant ne sait pas comment va réagir sa clientèle après le confinement. « Nous espérons que la pipe va continuer à être mise en bouche par nos clients habituels. C’est différent de fumer le cigare, c’est plus personnel. Lorsqu’on s’installe dans son fauteuil, avec une bonne pipe, c’est tout de suite très agréable » se rassure-t-il.
Nous souhaitons beaucoup de chance et de courage à Arthur pour la reprise de son activité le 11 mai, en espérant qu’il ne se fasse pas plumer comme une alouette qui aurait tendance à trop turluter.