COUX : POUR TROMPER L’ENNUI PENDANT LA FERMETURE DE LA CHASSE, IL MONTE UN STAND DE TIR DANS SON JARDIN POUR SE VIDER LES DOUILLES

Image libre de droits

Cela fait déjà plus de deux mois que la chasse est fermée en Haute-Saintonge et de nombreux chasseurs commencent à trouver le temps long. S’ajoute à cela le confinement, qui rend la situation de plus en plus difficile à supporter et pousse certains à rivaliser d’ingéniosité.

Lassé de faire les cent pas dans sa propriété depuis la mi-mars, Jean-Claude décida qu’il était temps pour lui de se trouver une occupation. Depuis quelques temps, ses parties de chasse dominicales lui revenaient sans cesse à l’esprit et il commençait à ressentir une irrépressible envie de tirer. D’abord, il songea à commander un lanceur de plateaux sur internet pour recréer un pas de tir digne d’un véritable ball-trap mais il changea finalement son fusil d’épaule, trouvant que cette pratique manquait d’authenticité. Il opta alors pour des cibles aux formes animalières et se lança dans un chantier titanesque.

Il commença par remplir de gigantesques sacs de sable qu’il entreposa les uns à côté des autres au fond de son jardin. Il fabriqua ensuite des cadres sur lesquels il fixa des fines planches de bois auxquelles il avait donné la forme de différents animaux à l’aide de sa scie sauteuse. Toute la forêt était ainsi figée là et aucun gibier ne manquait à l’appel. Sanglier, chevreuil, lièvre, faisan… Ils étaient tous là. Jean-Claude imprima ensuite des cibles en papier qu’il colla sur chacune des plaques de bois. Son champ de tir était enfin prêt.

Il alla donc chercher son fusil et pu enfin assouvir son irrésistible désir. Le chasseur recommença tous les jours pendant plusieurs heures, s’amusant parfois même à bander son arc, qu’il avait conservé du temps où il pratiquait le tir à l’arc dans un club local. Fier de sa construction, il envoya des photos à ses amis auxquels il promît qu’ils pourraient tous venir tirer à Coux dès la fin du confinement.

Le nouveau passe-temps de Jean-Claude n’était pas du tout du goût de son épouse qui supportait mal le bruit continu des détonations. « Il passe ses journées à tirer, je n’en peux plus d’entendre en permanence le bruit des coups de feu » grogne-t-elle avant d’ajouter : « En plus de ça, il laisse ses douilles trainer partout dans la pelouse ! »

Jean-Claude qui n’a pas perdu une miette de notre conversation avec sa femme nous glisse malicieusement : « Jamais d’accord quand il s’agit de tirer un coup celle-là! »