EN HOMMAGE A MARADONA, SURNOMMÉ EL PIBE DE ORO, UN ARTISAN SAINTONGEAIS ENVOIE UN CHAMPIGNON DORÉ EN ARGENTINE

C’est avec une profonde tristesse que les amateurs de football apprenaient mercredi soir la disparition de Diego Armando Maradona, idole d’un peuple argentin aujourd’hui inconsolable et footballeur légendaire pourvu d’un talent inégalé qui aura su se distinguer par son extravagance aussi bien sur le terrain qu’en dehors.

Armand Domart a lui aussi été dévasté par le décès de son idole de jeunesse. Cet artisan orfèvre installé à Pérignac, village dans lequel il a grandi, revient avec émotion sur ses premiers souvenirs du prodige argentin. « C’était pour la coupe du Monde 1986, je venais de fêter mes douze ans » nous raconte-il les yeux embués. « Son but contre l’Angleterre m’a laissé sans voix » se remémore le Saintongeais qui n’a ensuite « plus quitté des yeux » la tunique azur et blanche floqué du numéro 10 qui virevoltait aux quatre coins de l’écran de la télévision familiale.

Toutefois, si rien de la vie de Maradona ne semble être ignoré par Armand Domart, une chose est toujours restée un mystère pour notre artisan : son surnom « El Pibe de Oro ». « Pourquoi donc les Argentins s’obstinent à le surnommer le Pibe ? Il ne ressemble pourtant pas à un cèpe ou à un bolet ! » s’interroge-t-il. « Certes il était petit, il avait un bon pied mais je ne l’ai rarement vu porter un chapeau ! » renchérit-il.

Quand on lui demande si ce pseudonyme ne lui viendrait pas de ses années passées à Naples et ne serait pas une référence graveleuse à une mésaventure survenue au cours de ses frasques extra-sportives et extra-conjugales, notre orfèvre pérignacais est catégorique. « Je ne crois vraiment que ce surnom vienne d’une vulgaire histoire de MST » assure-t-il. « Je sais que Diego a souvent franchi la ligne rouge, et même la ligne blanche (rires) mais j’ai du mal à croire cette version ».

Quoiqu’il en soit, Armand Domart a voulu rendre hommage à son footballeur préféré, à sa façon, en s’inspirant de ce curieux surnom qui a suscité tant de questions chez lui. Ainsi dès mercredi soir, il s’est enfermé dans son atelier et il n’en est ressorti que 24 heures plus tard avec un champignon, -ou plutôt un pib’ comme on dit chez nous-, en fer forgé d’1 mètre 65 (la taille de Maradona) et entièrement recouvert de feuilles d’or. « C’est ma version personnelle du Pibe d’Or » s’enthousiasme l’artisan qui souhaite désormais expédier sa création sur la terre natale du joueur : l’Argentine.

Malheureusement, sa volonté risque d’être quelque peu contrariée. En effet, après avoir échangé plusieurs emails avec l’ambassade française à Buenos Aires, il semblerait que l’expédition de sa sculpture hommage soit plus compliquée que prévu puisque comme lui a expliqué son interlocuteur, il n’est pas le seul à vouloir rendre hommage à Maradona et les initiatives comme la sienne poussent là-bas comme des champignons !